A La une

Discours sur le néocolonialisme

Le néocolonialisme c’est un empêcheur de maîtriser son destin. C’est un système politique, économique, médiatique et éducatif qui étouffe l’envie de pouvoir de ceux qui…

Le Nègre de la poésie césairienne

A la fois, homme de lettres et homme politique, Aimé Césaire a été l’une des figures les plus influentes du Mouvement de la Négritude. Rêveur…

Race, Identité, Féminisme

« Le concept de féminisme décolonial tend à être un parapluie qui prend en compte les spécificités ethnoraciales de notre société tout en pointant du…

Note de l’éditrice

« Nous subissons aujourd’hui les conséquences d’un dysfonctionnement, aussi bien politique que social, judiciaire, culturel et éducationnel ; les conséquences d’un pacte colonial maintenu, d’une aliénation culturelle persistante ; les conséquences de notre manquement au devoir de mémoire et de transmission sur plusieurs générations ; les conséquences d’un assistanat, cet assistanat  qui nous promet de vivre mieux, d’être mieux que nos îles voisines indépendantes ; les conséquences d’une négligence de nos propres représentants politiques et de notre propre négligence envers nous-mêmes lorsque nous soutenons la corruption politique ! […]

L’idée de se libérer de la domination coloniale ne se limite pas qu’à la dénonciation et la réparation d’un désastre sanitaire mais s’étend bien jusqu’à la rupture culturelle, politique, économique entre l’île occupée et le pays occupant. J’entends par rupture culturelle, le rejet de toute culture coloniale. J’entends par « rupture » le processus selon lequel le colonisé devra s’extirper de tous ces mécanismes coloniaux et de toutes ses tares françaises, allant de sa manière de « se » penser jusqu’à sa conception de la liberté. J’entends par « rupture » le déracinement des ossements du colonisateur et l’enracinement de notre savoir sur notre terre natale ; notre enracinement par le retour au pays, celui que nous devons bâtir ensemble sans prétention de mieux faire. J’entends par « rupture » l’enseignement obligatoire de la langue ancestrale, dans les établissements publics ou privés et la prédominance quasi systématique de notre langue dans les milieux sportifs, éducatifs, associatifs, les milieux d’intégration et de réinsertion ; l’autonomie de notre langue et la reconnaissance du bilinguisme guadeloupéen dans tous les secteurs professionnels. J’entends par « rupture » la lutte contre les comportements non émancipateurs ; l’urgence d’une éducation repensée et de la transmission quasi obligatoire par tout intellectuel ; le développement de la recherche postcoloniale et la valorisation de nos héritages culturels.

Il en va de notre survie, et c’est le devoir que nous avons : de se décoloniser soi-même pour décoloniser notre pays. »

Le Mandat

Publier une Revue gratuite par an pour faciliter l’accès gratuit à la littérature et l’éducation !

Pour soutenir financièrement le projet, cliquez ici !